MARCHER EN MEDOC

Randonnée sur Saint-Sauveur et Cissac. Octobre 2007


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L'effectif habituel est un peu réduit, peu importe, le but est de nous faire plaisir sur une jolie boucle de dix-huit kilomètres qui nous fera découvrir quelques fleurons du patrimoine régional dont le premier est l'église Saint-Sauveur. Dépouillée, émouvante dans sa simplicité, mais non sans intérêt, elle nous révèle néanmoins son histoire qui remonte au XIIème siècle. Une redevance de douze deniers à laquelle elle fut assujettie est une preuve que le chapitre avait donné son consentement à l'union avec l'abbaye de l'Isle. Restaurée de 1998 à 2002 grâce à une association locale l'ensemble des travaux a nécessité énormément de main-d'oeuvre pour la taille des pierres.
Nous foulons l'ancienne Levade jusqu'au château Fontesteau, dont le blason sur le fronton de l'entrée originelle porte non seulement la salamandre du roi François 1er, mais aussi des coquilles, signe du passage de nombreux pèlerins sur cet axe important mais désormais oublié. Cet itinéraire est mentionné dans un acte du 28 mai 1303, puis en 1655. 1277 est la date retenue pour la construction de la partie la plus ancienne de l'édifice. Quelques sources à proximité (dites "font" en vieux français), peuvent justifier du nom, pourtant quelques érudits soutiennent une explication étymologique étayée par une ancestrale activité de dégraissage de la laine par l'argile. "Fullonium" pour foulerie et "testum" pour argile.
Notre chemin se poursuit jusqu'au château Villambis, lui aussi chargé d'histoire. Le nom de ce site pourrait s’expliquer par la proximité du croisement de deux voies : la route Bordeaux-Soulac et la route Pauillac-Hourtin. Des fouilles ont été effectuées entre un ensemble de murs d’époque gallo-romaine mais les objets mis au jour auraient, dit-on, servi à remblayer des ornières.

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Des sentiers par le vignoble nous mènent jusqu'au château Lamothe à proximité duquel se trouvaient jadis un moulin, un tumulus, un dolmen, un atelier préhistorique et un habitat gallo-romain. Sites riches en trouvailles mais malheureusement détruits pour y planter de la vigne.
Passage par le charmant hameau du Puy et les anciennes carrières devenues jardins pour nous retrouver au château du Breuil. Son origine n’est pas connue ; le château actuel date, dans sa partie la plus ancienne, du XIIIème siècle, il a été transformé au XIVème et la belle légende de la dame Douce d'Aspremont y reste attachée.
Nous longeons la rectiligne jalle du Breuil pour aller trouver à travers bois les berges calmes et accueillantes d'une gravière en eaux. Pause casse-croûte.
Plus loin et plus tard nous trouvons la fontaine de Liversan dans son écrin de lierre, puis après la cave coopérative le château du même nom dont l'origine seraient les mots latins "Eliquium" pour écoulement et "versus amnem" pour vers le fleuve. Maison noble de la famille de Saige depuis la moitié du XVème, la belle demeure bâtie en 1850 fut la propriété des marquis de Latresne puis du prince Guy de Polignac.


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Le château Peyrabon est proche et nous envoûte par son architecture équilibrée, sa façade sérieuse mais élégante. D'autres vignes, d'autres chemins entre les chênes et les pins nous ramènent en douceur vers Saint-Sauveur où nous pouvons, satisfaits de notre randonnée, étancher notre soif dans la salle sympathique du café des terrasses.

Randonnée sur Hourtin. Novembre 2007


22, v'là les randonneurs

Vingt-deux, c'est le nombre que nous sommes, réunis ce matin, dont notre président semble satisfait, vu le froid mordant que nous affrontons sur le parking de Hourtin-plage. Dame nature a passé une couche blanche et scintillante sur le paysage, vers la forêt, mais c'est vers la plage que nous nous dirigeons. Une heure trente de marche sur le sable durcit de l'estran, nos conversations couvertes par les murmures de l'océan calme, puis nous grimpons la dune en direction de l'amer, notre point de repère. Première pause pour permettre la reprise de leur souffle à ceux qui en manque et de rattraper leur retard à ceux qui en ont pris.
Le pare-feu de la Redondante nous rapproche d'une piste cyclable qui nous amène à couper successivement les petites routes du phare puis celle de la Gracieuse. L'absence de notre super-guide habituel, JC Souan (mes respects, mon colonel), fait sans doute, qu'au hasard des carrefours notre groupe se sépare en deux et celui situé à l'arrière va "errer" une vingtaine de minutes à la recherche du bon chemin. Les plus pessimistes voient déjà les gros titres dans Sud-Ouest et le Journal du Médoc. "Un groupe de randonneurs erre pendant plusieurs jours au coeur de la forêt littorale, en se nourrissant exclusivement d'arbouses".
Mais voilà qu'entre les pins, une ribambelle de clochettes alerte nos oreilles. Trois chasseurs bécassiers, dont une femme, apparaissent entourés de leurs chiens haletants. Ils nous indiquent aimablement le droit chemin, non sans que nous discutions un moment sur "la plume du peintre". Chacun sait qu'assortie d'un manche, cette plume d'environ trois centimètres, permet aux peintres pointilleux d'apposer des touches fines et délicates sur leurs toiles.
La Diane chasseresse arrache cette petite plume pointue en forme de fer de lance, qui se situe sur la phalange du second doigt, cachée dans le plumage brun-roux d'une de leurs victimes pour l'offrir à Pierre, notre chanceux serre-file. Pourquoi chanceux…? Généralement les bécassiers passionnés ne manquent pas de collectionner jalousement ces plumes sous forme de trophée durant toute leur vie de chasseur. De plus, la bécasse ne figure pas dans la liste des oiseaux pouvant faire l'objet d'un commerce ; la "plume du peintre" ne peut donc être vendue ni achetée. Elle ne peut être qu'un don, une marque d'estime ou d'amitié.
Les deux groupes opèrent leur jonction pour terminer, vers treize heures, sur une petite plage de sable très blanc, en bordure du lac où les vaguelettes viennent mourir après avoir traversé un rideau de roseaux. Malgré la poésie du lieu, nous mangeons rapidement nos casse-croûtes, le soleil pourtant éclatant à du mal à nous réchauffer.
Nous repartons en longeant le lac, par le Gr 8 en piteux état à cet endroit, pour atteindre Contaut et l'ex CFM endormi. Il ne reste plus que quatre kilomètres pour regagner les voitures par la piste cyclable, avec pour derniers efforts, les deux cols ( respectivement du petit mont et du château d'eau) qui "culminent" à 24 et 36 mètres.
Un arrêt sur le retour au "Bayou bleu" et ses chocolats tièdes, dont les tables attendent nos manches pour être dépoussiérées.
A la prochaine, entre Soulac et Saint-Vivien.
Peut-être quelques photos de Gilbert à venir